Comment publier son premier livre (Questions et réponses, partie 1)

945421_563707957024556_34749386_n

945421_563707957024556_34749386_n

Vous avez un projet en tête ou peut être avez-vous commencé déjà à rédiger quelque chose… Sûrement plusieurs questions viennent à votre esprit. J’aimerais pouvoir répondre ici à quelques questions que j’avais moi-même et que j’aurais bien aimé que quelqu’un réponde dès le début ! Ayant maintenant quatre expériences de publication avec un éditeur et plusieurs autres projets en cours, mon expérience pourra probablement vous être utile.

1. Qui est mon public cible ?

Que voulez-vous écrire et pour qui ? Si vous voulez écrire l’histoire de votre famille, probablement qu’une auto-édition à faible tirage conviendra davantage à votre besoin. Si vous avez un message important ou une expertise sur le sujet, il peut valoir la peine d’investiguer auprès d’un éditeur qui publie des livres semblables à celui que vous voulez publier.

2. Qui paie pour l’édition ?

Il y a trois possibilités : l’auto-édition où l’auteur paie tous les frais et publie lui-même, l’édition à compte d’auteur où l’auteur paie aussi tous les frais mais où un éditeur est payé pour l’éditer et l’imprimer et l’édition traditionnelle (ou publication à compte d’éditeur) où l’éditeur prend tout en charge.

A) Quelle est la différence entre l’auto-édition et l’édition à compte d’auteurs ? Eh bien, dans une édition à compte d’auteur, il y a généralement une interaction plus grande entre l’auteur et l’éditeur quoique l’auteur demeure le mot final sur tout.

B) Il existe aussi une autre option : l’édition traditionnelle mixte : un éditeur décide de prendre un livre sous son empreinte mais propose à l’auteur de partager les coûts (et donc les risques) de l’édition. L’avantage de cette option est double : pour l’éditeur, le risque est moins grand comme le fardeau financier est partagé et cela augmente sa collection de titres à offrir; et pour l’auteur, le livre est publié sous une réelle maison d’édition avec une lecture de l’éditeur ou d’un comité de lecture et une production professionnelle de la mise en page et de la couverture.

3. Fait-on de l’argent avec l’édition d’un livre ?

Pour une réponse simple : non. Du moins, pas dans la francophonie chrétienne. Si on parle du Québec, un « best-seller » en milieu chrétien est de dépasser 400 copies vendues d’un livre. Pour un livre édité de manière traditionnelle, et qui est vendu à 20$, l’auteur recevra environ 10% du  prix de vente avant taxes : soit 2$ par livre vendu. S’il vend 400 copies, il recevra 800$ en royautés ! Sous ce rapport, un livre à compte d’auteurs peut être plus intéressant… si encore nous vendons suffisamment de copies ! Par exemple, (pour le même livre que si haut) si publier un livre à 2000 exemplaires coûte environ 6500$ (payé de la poche de l’auteur) alors l’auteur recevra environ 8$ par livre acheté en librairie. Généralement le libraire reçoit 40% du prix de vente, le distributeur 20% et l’auteur 40%.  Par contre, pour les livres vendus par vous-mêmes, par exemple lors d’une conférence, vous gardez 100% du prix de vente, c’est-à-dire 20$ (ou moins si vous décidez d’inciter plus de gens à l’acheter). Dans ce contexte, il vaut faudra vendre 325 livres par vous-mêmes avant de même commencer à faire un profit. De plus, le prix initial payé par l’auteur ne comprend pas les heures de l’auteur à écrire et à réviser le manuscrit. L’écriture chrétienne au Québec est donc une entreprise missionnaire, une vocation !

Le milieu séculier représente aussi ses défis. Le taux des royautés dans l’industrie séculière est sensiblement la même ce qui fait que pour faire de l’argent ou recevoir un salaire d’un livre il faut qu’il puisse vendre des milliers de copies. Selon un reportage d’Enjeux (Radio-Canada) seuls environ 20 écrivains québécois vivent de leur écriture (http://www.radio-canada.ca/actualite/enjeux/reportages/2003/031209/ecrivain.shtml).  Selon ce même site, le chiffre magique pour que ce soit un best-seller au niveau du Québec en entier est 3000 copies, ce qui signifie que l’auteur recevra 6000$ pour tout son travail.

4. Qu’est-ce que l’auto-édition ?

L’auto-édition est le fait pour un auteur d’assumer tous les coûts de son livre ainsi que d’être le maître de toutes les étapes. Par contre, la qualité du livre est souvent moindre du fait que le livre n’est pas passé par les mains d’un éditeur ou d’un comité de lecture. Aussi, au niveau de l’information, l’auto-édition est un peu comme l’internet : tout le monde peut écrire ce qu’il veut sans que les informations soient valables pour autant.

5. Pour qui est l’auto-édition ? L’auto-édition est pour les gens qui 1) n’ont pas été retenu par un éditeur et qui désirent aller de l’avant avec la production de leur livre. 2) L’auto-édition est aussi pour les gens qui désire faire un faible tirage d’un livre « familial » qui sera distribué aux familles et amis. 3) L’auto-édition peut aussi fonctionner pour un conférencier qui vendra ses livres dans ses conférences.

6. L’auto-édition électronique : Aujourd’hui, tout le monde peut produire un livre électronique (e-book). L’avantage du e-book est que les coûts de publication sont pratiquement nuls. On peut même – suivant certaines conditions – vendre son e-book sur Amazon et les gens peuvent l’acheter. Cela fonctionne aussi avec les PDF que la majorité des liseuses lisent maintenant.  Par contre, les e-books valent souvent ce que l’on paie pour. C’est la même chose que les conseils. Si vous payez un spécialiste à 75$ de l’heure vous prendrez ses conseils au sérieux, un conseil gratuit n’est souvent pas estimé. Il en est de même pour les dizaines ou vingtaines de ebooks gratuits que vous possédez en ce moment sur votre liseuse : vous les lirez peut être un jour…

 

Jean-Sébastien Morin, auteur de quatre livres.

morin@ecrivainschretiensduquebec.com

 

 

Laisser un commentaire